Acheter un plat d'étain reste une petite aventure
Internet a bien amélioré les choses, mais encore faudrait-il que les sites de vente soient connus. La rubrique « liens » que je propose rassemble ceux que j'ai déjà testés personnellement ; ils sont pour l'instant tous allemands.
Leur aspect n'est pas toujours gracieux, mais ils sont très efficaces, dignes de confiance pour ce qui concerne la conformité de la commande et des envois. Et surtout, la qualité des figurines tient ses promesses.
C'est en effet la limite des commandes par internet : elles ne permettent pas toujours de s'en rendre compte. Hors cette qualité n'est pas uniforme :
- certaines figurines sont moulées dans un métal trop rigide, très désagréable à travailler,
- parfois (et souvent ce défaut se cumule avec le précédent), la gravure générale de la figurine est trop marquée, sans le velouté d'une gravure subtile. Dans ces deux cas, il est fort possible que cela corresponde à des moules d'acier, qui ont parfois été tentés en remplacement de l'ardoise traditionnelle. C'est toujours une mauvaise idée,
- la figurine comporte des défauts de conception de la gravure : c'est notamment le cas dans les grandes dimensions (75 à 120 mm), particulièrement pour les voilages et les plis. C'est ennuyeux, mais pas rédhibitoire.
L'atelier « transformation » (à venir) s'y attardera. Pour faire vite, notons que reconstituer un bas relief tant que l'on dispose d'une base pour travailler nécessite quelques précautions, mais n'est pas insurmontable. Ce n'est pas forcément un motif pour renoncer à un achat sur un thème par ailleurs attirant, - la figurine n'est pas belle : là, le défaut devient radical et irréparable. Il n'est pas rare, sur des séries entières, et correspond tout simplement (et il ne faut y voir qu'un constat sans méchanceté aucune) au fait que le graveur n'est pas du niveau. Tout le monde n'est pas Mohr. Certains sont carrément mauvais, à un niveau parfois surprenant : j'ai déjà vu des séries bien dessinées … et mal retranscrites en gravure, alors qu'il suffit au graveur de décalquer les grandes proportions.
Jambes et bras en poteaux, postures rigides, plis des vêtements approximatifs, défauts de proportions générales, dromadaires en forme de lamas, ânes en forme de … on ne sait pas trop quoi … : dans ce cas, il faut fuir impérativement, tout attrayant et unique que soit le thème. Aucune peinture ne pourra rattraper une mauvaise conception et il y a trop de belles figurines à peindre pour perdre son temps avec des vilaines.
L'achat direct reste bien sûr la solution idéale.
Il permet d'effectuer tous les contrôles précédemment évoqués et le dialogue avec le revendeur (s'il est vraiment connaisseur) ou, mieux, le concepteur, est toujours enrichissant. Malheureusement, les occasions sont rares en France : le plat est fort mal représenté en marge des expositions, même à Sèvres qui en fut le temple. Nous regrettons tous la disparition de Christian Terrana ; sa sympathique et érudite constance à Sèvres nous guidait autant sur l'histoire des uniformes comme sur celle des plats.
Quand on a la chance de tomber sur une série sur un stand, il faut surtout bien vérifier qu'elle est complète.
Une mention particulière pour la société allemande "Jupiter Miniatura", très souvent présente sur les salons français et belges : cette sympathique société commence à accumuler un beau petit catalogue, dans des plats de grande dimension. Tous les sujets ne sont pas à mon goût, mais la visite vaut le détour. Et ses émissaires sont toujours très sympathiques. La solution ultime est d'aller au salon qui se tient tous les deux ans, au cœur de l'été à Kulmbach (Bavière, Allemagne). La région est magnifique, la nourriture succulente et la population accueillante ; les capacités hôtelières sont néanmoins limitées, d'autant que le festival de musique de Bayreuth, tout proche, se tient généralement aux mêmes dates. Il faut donc se préparer à l'avance.
Là, tout y est, en une véritable orgie du plat d'étain (et de la ronde-bosse, qui y prend une importance croissante d'année en année) !