Lexique

Au fur et à mesure des traductions que je propose, je croise certains termes (primer, enamel, ...) qui sont désormais utilisés sans traduction dans la pratique quotidienne des peintres. Pour en fixer clairement le sens et pour vous permettre d'aborder plus facilement d'autres lectures en anglais, je vous en propose un court lexique destiné à être régulièrement complété. [...]

Atelier spécial : Michael Taylor

Le fils de Mike Taylor a bien voulu m’autoriser à fournir une traduction française des pages techniques de l’ouvrage édité en 1995 « The art of the flat tin figure ». Je le remercie infiniment pour la confiance qu’il me fait, et pour l’énergie qu’il déploie pour mettre à disposition de tous l’héritage artistique de son père. La traduction est présentée par chapitre, regroupés dans un "atelier spécial Michael Taylor". [...]

Atelier spécial : Greg di Franco

C'est sur le site de Steven Lloyd, Flat Tin Figures que j'ai découvert cet extraordinaire article rédigé par Greg di Franco : il y explique en détail sa technique de peinture. Elle donne à ses figurines une lumière très particulière, reconnaissable entre toutes.
Greg di Franco m'a autorisé à vous en présenter ma traduction ; je l'en remercie.
Sa technique se fonde sur une observation très fine des jeux d'ombre et de lumière ; c'est sans doute dans ce regard qu'il nous apprend à éduquer que se trouve la source de son talent et l'immense richesse artistique sous-jacente, qui dépasse de beaucoup la seule peinture de plats.
Sur cette base, il développe sa technique, unique à ma connaissance : pour résumer, il réalise d'abord une grisaille ("une étude grise") qui lui permet, dans un premier temps de s'abstraire de la difficulté des couleur pour se concentrer sur les effets d'ombres et de lumière. Une échelle de gris lui permet ensuite une colorisation parfaitement en phase avec les valeurs travaillées sur l'étude grise ... Bonne lecture ! [...]

Atelier spécial : Walter Fisher

Walter Fisher était un peintre allemand de plats d’étain, dont les plus anciens ont pu admirer les créations à Kulmbach. Il aura contribué à sortir le plat d’étain de la catégorie de « décoration », voire de jouet qui prévalait à l’époque. J’ai trouvé cet article sur le site Augusta historical miniatures qui a bien voulu m’autoriser à en proposer ici une traduction ; depuis une version anglaise donc, en espérant que l’accumulation de traductions depuis l’allemand n’aura pas généré de contresens. Je l’ai illustré de ce que j’ai pu trouver sur le web. Les créations de Walter Fisher sont étonnantes de précision. Vous constaterez cependant de loin en loin que certaines méthodes ont évolué ; je me permettrai quelques commentaires au fil du texte. [...]

Les spécificités de la peinture sur plats d’étain

J'ai parfaitement conscience de ne pas toujours réussir sur mes plats tout ce que je vais conseiller, mais une chose est certaine : en sachant où l'on veut aller, on y arrive plus sûrement qu'en laissant aller nos pas au hasard. Le plat à l'avantage sur la ronde-bosse d'imposer votre point de vue au spectateur : comment en tirer partie ? [...]

Acheter un plat d'étain reste une petite aventure

Internet a bien amélioré les choses, mais encore faudrait-il que les sites de vente soient connus. La rubrique « liens » rassemble ceux que j'ai déjà testés personnellement. Leur aspect n'est pas toujours gracieux, mais ils sont très efficaces, dignes de confiance pour ce qui concerne la conformité de la commande et des envois. [...]

L’importance de la préparation

La préparation est une phase essentielle et il serait dommage de gâcher la peinture sur une base imparfaite. Ébarbage, corrections diverses, nettoyage préparent le suppport sur lequel nous allons passer plusieurs heures et cette étape mérite toute notre attention. Elle est aussi un moment privilégié pour observer les détails de la pièce, en comprendre les différents plans et préparer mentalement la phase de peinture. Les plus audacieux pourront même en profiter pour retravailler une partie de la gravure. [...]

La palette de couleurs

Le choix des peintures est affaire de technique, mais aussi de mode : humbrol, acrylique, gouache même sont d'excellentes peintures. En plat, nous voulons des fondus impeccables, des finitions mattes (mais pas ternes), des teintes à la finition parfaite et, accessoirement des couleurs qui passeront les années (les siècles ?). J'ai donc choisi les huiles extra-fines. Je propose ici quelques clefs pour constituer une palette apte à répondre à tous les besoins. [...]

On commence par le visage

Je commence toujours par le visage car il guide beaucoup pour l’expression de la pièce et le risque est assez élevé de devoir s’y prendre à plusieurs reprises. Les avis divergent sur le niveau de précision à atteindre ; certains pensent qu'à cette échelle, on ne peut que suggérer des ombres. Le regretté Mike Taylor suggèrait que notre peinture est un juste hommage au sculpteur qui a donné une expression à ses visages ; votre peinture ne va quand même pas se situer en deçà ? [...]

Modeler les couleurs

Peindre en trompe l'oeil suppose d'avoir deux loupes en tête : l’une veille à mettre en évidence le sens général de la lumière, l’autre traduit cet éclairage zone par zone jusqu’au plus infime détail. On peut s’aider en cherchant des volumes élémentaires (cylindres pour les bras, tronc de cône pour le corps …). Plus il s'approche, plus l’œil découvre les détails mis en valeur. [...]

La représentation du bois

La représentation du bois est abondamment traitée dans le domaine du modèle réduit en général et celui des figurines en particuliers. En modèle réduit et sous réserve de traiter la matière, les experts s'appuient souvent sur de vraies pièces de bois. Sur plats d'étain, nous n'y avons pas accès : tout doit être simulé par la peinture. [...]

Comment obtenir une peinture précise ?

Les grands peintres ont quelque chose d'agaçant. Pour paraphraser un humoriste célèbre, avant de se demander à quel club ils sont inscrits, on se demande surtout de quelle planète ils viennent ... Je me propose d'explorer comment, tout en mettant en évidence les effets de lumière, ils atteignent une précision hors norme de leur peinture. [...]

Zoom sur les contrastes

Le trompe l’œil, c’est le contraste. Il faut le forcer, accentuer les lignes d’ombre, faire flasher les éclats de lumière. Et ce d'autant plus que nous travaillons sur de petites tailles. Pour être expressive, une peinture doit être contrastée. [...]

Rehauts et ombres portées

Les rehauts imposent l'ultime éclat de lumière. Ils sont "invisibles" dans le quotidien tellement ils sont évidents et directement interprétés par le cerveau ; du coup, on peut les oublier sur notre figurine. Quand on l'ajoute enfin, on comprend subitement ce qui manquait pour donner vie à la lumière. [...]

La base (pour présentation sur fond noir)

Un dernier effort peut contribuer à achever la mise en valeur de la pièce : la base. Elle est par défaut d'une teinte ocre jaune teintée de blanc et de jaune. Mais il est possible de la faire plus contribuer à la pièce. [...]

Encadrer des plats d'étain

L'un des intérêts des plats est de pouvoir se présenter encadrés, ce qui les protège bien et les rend facile à exposer, transporter ou ranger. Cela suppose néanmoins de fabriquer la "boite" dans laquelle ils prendront place. [...]

Quel apport de la photographie à la peinture de plats ?

La photographie peut accompagner la peinture de plats à chacune de ses étapes. [...]

Analyse de pièces

L'exemple reste sans doute la meilleure façon de concrétiser tous les conseils précédents : regardons quelques figurines remarquables, sélectionnées en toute subjetivité. [...]

Kulmbach 2017

Quelques réflexion suite à l'édition 2017 de la bourse de Kulmbach. [...]

Kulmbach 2019

Une courte mise en lumière des pièces de l'exposition qui m'ont paru particulièrement remarquable. [...]

Les sources techniques

Plat d'étain Mike Taylor
Les sources techniques spécifiques aux plats sont relativement peu nombreuses :

  • L'incontournable livre du regretté Mike Taylor, très complet (en anglais),
  • Les revues spécialisées, et notamment le n°67 du magazine Figurine qui présente le plus long article dont j'ai connaissance (peinture de Gianfranco Speranza, "Bonaparte aux pyramides"). Non seulement il est intéressant pour ce qui concerne les recherches bibliographiques préalables et quelques techniques de peinture ; mais les photos sont surtout extrêmement motivantes car elles montrent le niveau de détail et de qualité qu'il est possible d'atteindre ; si lui l'a fait, pourquoi viserions-nous une cible inférieure ? Magique. Et dans un style pourtant qui lui est propre : comme quoi l’académisme un peu forcé des plats n’exclut pas le style.
  • Je ne connais que deux sites internet tenus à jour, tous deux en anglais ; j'en recommande la visite (voir la rubrique "Liens"). Et j'ajouterai bien volontiers ceux dont vous voudrez bien me signaler l'intérêt.
  • De nombreux ouvrages d'art graphique traitant du trompe l’œil, par exemple chez Dessain et Tolra, peuvent également être utiles. L’observation de toutes les œuvres en « grisaille » (peinture monochrome en trompe l’œil) est extrêmement formatrice ; mes premiers maîtres en peinture faisaient d’ailleurs réaliser des exercices dans ce style, avant même d’attaquer la moindre figurine.
  • L'observation attentive des plats en expos/concours est la meilleure source d'inspiration. Tout ce que je peux vous souhaiter, c’est de voir un jour un vrai Mike Taylor : la lumière semble littéralement en irradier. Bien sûr cela n’enlève rien aux autres grands : Serges Franzoïa et sa technique parfaite ; Catherine Poisson dont la perfection a quelque chose de calligraphique (un peu kitsch parfois, mais c’est tellement parfait !)
    Il est souvent difficile d'en garder des photos qui pourraient pourtant nous être bien utiles (éclairage souvent insuffisant, reflets divers, difficultés à poser son appareil ...) ; j'essaierai (rubrique Gallerie, retour d'exposition) de mettre en ligne les meilleures photos que j'aurai pu me procurer ; je suis preneur, bien entendu, de toute contribution qui pourra venir compléter ce recueil.
  • Les tableaux figuratifs, de toutes les époques, sont également riches d'enseignements ? Les peintres des 18ième et 19ième siècles notamment sont tous à observer dans leur maîtrise des plissés, des rendus de matière ou de l'ombrage, y compris zénithal, qu'ils avaient découverts bien avant nous. Sans doute faut-il en développer une analyse systématique :
    - les plis de tissus, tombants ou contraints par les postures,
    - les visages,
    - le métal, toujours traité en « MNM » (metal no metal) ; on y observera notamment la maîtrise des contrastes violents qui imposent les reflets et la touche finale indispensable des rehauts blancs, qui donnent vie à l’ensemble.
    - plus généralement, tout ce qui contribue à donner de la profondeur à la composition et notamment les contrastes, les ombres portées, ou la lumière qui tourne sur les formes, la ligne claire qui vient souligner l’arrière des parties ombrées et qui en rehausse le volume ...
De façon générale, il ne faut avoir aucun complexe à se référer à des modèles : seuls de grands dessinateurs, qui ont acumulé une énorme expérience, peuvent dessiner de tête. L'atelier "visage" aborde ce point : nous avons le plus souvent besoin de modèles pour exprimer toute la complexité et l'exactitude de ce que nous cherchons à représenter.

Quoiqu’il en soit, si ces sources sont indispensables pour progresser, elles ne remplacent pas une parfaite compréhension de chaque figurine dont nous engageons la peinture. Bien peindre un plat, c’est bien le comprendre, pour parfaitement le faire comprendre.

De la peinture en général et celle des plats en particulier

Notre part de création se réduit à la peinture. Il ne sera que cela :
- si l’on recopie les plats déjà peints par d’autres,
- pour les plats inspirés de tableaux : quelqu’un a fait du tableau original une sorte de bas-relief en miniature sur lequel il s’agirait de recopier le tableau original. Gentil délire : la Joconde en plat, ça peut être un joli produit dérivé, mais il faut assumer ...
Cela n’est pas totalement sans intérêt : les plus grands peintres ont fait leurs gammes en copiant d’abord les maîtres. Et cela n’enlève rien à la qualité technique du travail. Mais cela ne doit avoir qu’un temps. Les peintres de tableau le savent bien : l’œil humain est impitoyable pour détecter qu'il s'agit d'une copie : la reproduction parait plate, sans saveur ; si l'on essaye de comprendre pourquoi, on finit par voir des détails infimes qui trahissent la copie (une forme pas tout à fait exacte, un aplomb bancal, des ombres approximatives, un regard incertain, des reflets incohérents ...).
Apprendre d'un tableau, c'est comprendre le chemin qu'a fait l'artiste pour interpréter le réel ; et le mieux, c'est de recréer sa propre interprétation. Au-delà de l'apprentissage élémentaire, je déconseille donc de peindre d'après copie "2D".
A cette condition, la peinture de plats devient un art d’interprétation, tout comme un musicien interprète une partition, et un tireur photo interprète un négatif (ou un fichier numérique) : chacun y met une part irréductible de lui-même. Certaines peuvent plairent plus que d'autres, y compris selon des phénomènes de mode (nous nous garderons de les confondre avec une quelconque échelle absolue, qui n'existe que dans l'esprit éphémère de quelque juge autoproclamé), mais toutes ont leur valeur.
C'est cela qui me semble donner son sens à cette catégorie de figurine et c'est là que je puise personnellement l'énergie de me dépasser à chaque pièce.