Notre part de création se réduit à la peinture. Il ne sera que cela :
- si l’on recopie les plats déjà peints par d’autres,
- pour les plats inspirés de tableaux : quelqu’un a fait du tableau original une sorte de bas-relief en miniature sur lequel il s’agirait de recopier le tableau original. Gentil délire : la Joconde en plat, ça peut être un joli produit dérivé, mais il faut assumer ...
Cela n’est pas totalement sans intérêt : les plus grands peintres ont fait leurs gammes en copiant d’abord les maîtres. Et cela n’enlève rien à la qualité technique du travail. Mais cela ne doit avoir qu’un temps. Les peintres de tableau le savent bien : l’œil humain est impitoyable pour détecter qu'il s'agit d'une copie : la reproduction parait plate, sans saveur ; si l'on essaye de comprendre pourquoi, on finit par voir des détails infimes qui trahissent la copie (une forme pas tout à fait exacte, un aplomb bancal, des ombres approximatives, un regard incertain, des reflets incohérents ...).
Apprendre d'un tableau, c'est comprendre le chemin qu'a fait l'artiste pour interpréter le réel ; et le mieux, c'est de recréer sa propre interprétation. Au-delà de l'apprentissage élémentaire, je déconseille donc de peindre d'après copie "2D".
A cette condition, la peinture de plats devient un art d’interprétation, tout comme un musicien interprète une partition, et un tireur photo interprète un négatif (ou un fichier numérique) : chacun y met une part irréductible de lui-même. Certaines peuvent plairent plus que d'autres, y compris selon des phénomènes de mode (nous nous garderons de les confondre avec une quelconque échelle absolue, qui n'existe que dans l'esprit éphémère de quelque juge autoproclamé), mais toutes ont leur valeur.
C'est cela qui me semble donner son sens à cette catégorie de figurine et c'est là que je puise personnellement l'énergie de me dépasser à chaque pièce.