Greg DiFranco
Peindre des plats d’étain : l’utilisation efficace de la lumière et de l’ombre dans la valeur des couleurs

(Auteur : Greg DiFranco, traduction : Stéphane Coudert, avec l'autorisation de l'auteur, novembre 2017).

Cet article est paru dans « Historical Miniature Magazine », septembre/octobre 2003, n°39 Le texte original et ses illustrations sont disponibles sur le site www.flattinfigures.com (Steven Lloyd)

Peindre les ombres et les lumières d’un plat d’étain en deux dimensions dans le but de créer une illusion de relief m’a toujours fasciné. Il est intéressant de noter que beaucoup de nouveaux peintres de plats concentrent leurs questions sur les aspects techniques, à savoir les médiums, les pinceaux et pas suffisamment sur ce qui concerne les lumières et les ombres (ainsi que l’harmonie des couleurs, qui n’est pas traitée ici). Pour moi, il n’y a pas d’aspect plus important, parce que c’est là que se crée l’illusion de la troisième dimension.

La méthode des peintres pour atteindre l’illusion tridimensionnelle passe par deux principales méthodes artistiques, l’une est le dessin en perspective et l’autre est l’utilisation efficace des valeurs de couleur (c’est-à-dire les ombres et lumières relatives d’une couleur). Les peintres de plats n’ont guère à s’inquiéter de la perspective, puisque le dessin du plati ntègre déjà cet aspect, tout particulièrement s’il a été gravé par un Ludwig Frank ou un Karl Mohr. C’est l’utilisation des valeurs de couleurs et l’usage respectif de la lumière et de l’ombre qui permettent au peintre de transformer un plat bidimensionnel en un objet tridimensionnel.

Je pense que nous pouvons séparer le sujet des ombres et lumières en cinq catégories principales, que nous traiterons l’une après l’autre :
1- la source de lumière,
2- l’ombrage des formes,
3- les valeurs de couleur,
4- les ombres projetées,
5- la lumière réfléchie.

Pour commencer par un résumé simple, la troisième dimension est créée en créant une forme avec le placement correct des valeurs de lumière et d’ombre, amélioré par de la lumière réfléchie ou d’appoint, et prolongée jusqu’à l’impression de distance entre les objets grâce aux ombres projetées (formes et profondeur).

Du coup, la première chose à faire est d’oublier pour un instant ce que vous pourriez avoir appris dans le cadre de la peinture de rondes-bosses, à savoir éclairer par-dessus et ombrer par-dessous. Et si vous pensez que la peinture de ronde-bosse consiste simplement à éclairer les surfaces en relief et assombrir les fentes, alors vous avez besoin de vous lobotomiser vous-même.