Greg di Franco
Peindre des plats d’étain : l’utilisation efficace de la lumière et de l’ombre dans la valeur des couleurs
2- La sous-couche tonale et le partage en deux de la figurine
Si vous regardez une personne dans un jour brumeux, vous remarquerez qu’il y a peu voire pas d’ombres projetées ; la lumière tombe sur la personne comme un halo de lumière douce ; toutes les ombres sont douces et sur la partie basse des objets. C’est comme cela que les peintres de figurines appliquent les lumières et les ombres. Cependant, quand nous peignons des plats, nous voulons typiquement un effet de lumière théâtral qui aide à créer l’impression d’une troisième dimension, ce qui est, comme j’aime le dire, une façon de sculpter le plat. La meilleure source de lumière pour cela serait une source directe, basiquement une figurine peinte par une journée ensoleillée. Cela ne veut pas dire que les artistes ne devraient pas peindre des plats dans d’autres situations d’éclairages intéressantes, mais, pour les objectifs du présent article, nous nous concentrerons sur la lumière directe que nous verrions lors d’une journée ensoleillée.
Règle de base : il est plus efficace de diviser la figurine en deux parties, avec approximativement 75 % de la figurine dans la zone éclairée et 25 % dans la zone d’ombre (soit 25 % depuis la partie la plus éloignée de la figurine). Cela peut paraître trop simple, mais, comme les artistes cherchent toujours à simplifier les sujets complexes, la meilleure façon de créer un « effet 3D » sur un plat est de commencer par la séparer en deux, c’est-à-dire en deux zones tonales distinctes. Ce concept permet à l’artiste de retirer la complexité des détails et des différences de valeur, et il permet à l’artiste de se concentrer sur l’endroit où commence la zone d’ombre et sur la forme qu’elle prendra.
La règle des 75/25 n’est que ça, une règle générale, qui n’a pas besoin de toujours respecter ces proportions. Cependant, elle donne à l’artiste 75 % de la surface du plat pour travailler depuis les teintes les plus lumineuses jusqu’aux tons moyens et réduit les tons les plus foncés au minimum. Vous pourrez les changer quand vous serez plus en confiance et voudrez créer différents effets lumineux, but la règle des 75/25 est simple, pour le spectateur comme pour le peintre. La meilleure façon d’appliquer ce concept à vos plats est de commencer par une « étude grise » ou sous-couche tonale. Cela peut être fait ou bien en utilisant différents gris ou des bruns froids, ou, pour ceux qui peignent à l’huile, un burnt umber (terre d’ombre brûlée) très dilué. Cela afin de mettre en évidence le schéma de lumière et d’ombres, sans se préoccuper de la couleur. De même, à cette étape, c’est une bonne règle pour ne pas se soucier des détails, afin de se concentrer sur la répartition des ombres et lumières. J’aime travailler ici avec des gros pinceaux, ce qui me permet de travailler plus librement et évite de s’inquiéter des détails. Une caractéristique agréable de l’huile à cette étape est que vous pouvez jouer sur la frontière en y faisant glisser un vieux pinceau pour la déplacer un peu. Bien sûr, vous pouvez faire la même chose avec les acryliques, mais vous aurez à ajouter une couche de peinture pour faire évoluer la frontière. J’aime à penser qu’il est essentiel de créer une esquisse du schéma ombre-lumière, sans se soucier de la complexité de la couleur et des détails. Cela permet aussi un peu de créativité dans la peinture de l’éclairage et des ombres : votre pinceau est plus libre puisque les détails ne sont pas importants à cette étape. Plus tard, nous discuterons de la façon d’appliquer la couleur sur cette sous-couche totale et de préciser les détails. Lumière, ombre et forme Essayez cette simple expérience. Dessinez deux lignes parallèles sur une feuille de papier. Puis dessinez une ligne droite entre les deux précédentes lignes. Puis ombrer uniformément (pas trop sombre) toute la partie gauche, entre la ligne du milieu et celle de gauche. Vous voyez que ces trois lignes ont commencé à prendre la forme d’une longue boîte. Vous avez créé une forme avec des valeurs (de couleur, ndt) et coupé l’objet en deux aires de valeurs tonales différentes. Maintenant, assombrissez la partie ombrée, seulement autour de la ligne du milieu, et adoucissez la frontière constituée par la ligne du milieu. Vous avez ainsi transformé la frontière nette (ou « dure ») de la partie ombrée en une frontière floutée (« ou « douce ») ; de ce fait, vous avez transformé la boîte en quelque chose comme un tube, simplement en transformant les ombres. En fin de compte, vous avez créé une forme par une simple application de lumière et d’ombre, avec des limites dures ou douces ; c’est là l’essence de la création de formes avec la lumière et l’ombre. Comme nous l’avons vu, il est important de simplifier tout sujet complexe que nous cherchons à figurer avant de se tourner vers les détails. Même si notre nature de peintres de figurines nous conduit à nous concentrer sur les détails dès le début, ils devraient être gardés pour plus tard. C’est une transition difficile pour beaucoup d’entre nous, car nous passons beaucoup de temps, dans notre hobby, à travailler sur des détails très fins. Nous concentrer sur les formes simples des personnes ou objets que nous peignons nous permet de déterminer plus facilement les surfaces principales de lumière et d’ombre, des frontières dures ou douces, sans être désorienté par l’ajout de la complexité des détails, des plis, etc. Quelques-uns des formes simples communes que nous rencontrons sur les plats sont les sphères (telles que les têtes), les tubes (comme le torse, les bras et les jambes), les boîtes (comme les chargeurs), les boîtes rectangulaires (comme les chaussures ou les têtes de chevaux). Avec des frontières dures, nous pouvons simplement remplir l’espace avec la bonne valeur uniforme ; avec des frontières douces, nous devons déterminer où la zone ombrée va commencer et quelle forme elle prendra. Évidemment, avec un ovale comme une tête, l’ombre s’arrondit aux frontières de la sphère et sera douce au niveau des joues, comme l’ombre qui se forme à la surface d’un œuf. Puis sur cette forme, il y a des objets qui forment des frontières dures, qui correspondent à des éléments importants du visage, tels que le nez et même les lèvres (des objets dans les objets). Pour une jambe (un tube), nous pouvons penser en termes de long tube droit avec une ombre et une frontière comme celle vue avec le dessin à trois lignes. Voyons brièvement ce qu’il en est lorsqu’on avance ou recule un objet. Quand vous sentez que vous maîtrisez la segmentation de la figurine et le schéma 75/25 vous noterez que tous les objets sur la figure (je vous renvoie à l’article original pour les schémas, ndt) donnent l’impression d’être tous exactement alignés du point de vue de la perspective marquée par les ombrages. Mais en réalité, plusieurs objets sont soit en arrière soit en avant les uns des autres et nous pouvons de fait bouger des objets en arrière ou en avant sur un plat d’étain, simplement selon notre façon de les placer dans le schéma de lumière et d’ombre. Par exemple, sur le plat du « Garde du Corps » la jambe et le bras gauche de la figurine ont été peints de façon à ce qu’ils apparaissent en arrière. Cela a été fait en mettant plus dans l’ombre le bras et la jambe plutôt que de peindre chaque jambe avec le ratio 75/25. Tout point lumineux reçu ne pourrait provenir que de la lumière ambiante, ce que nous verrons plus tard. Une bonne leçon d’apprentissage est d’exercer votre main à un dégradé de gris sur un simple dessin, comme vous le trouveriez dans un livre de coloriage en utilisant des crayons de couleur. Expérimentez jusqu’à sentir que vous maîtrisez la ligne d’ombre et les formes et jusqu’à ce que cela prenne la forme voulue. Une fois que les ombrages basiques et les formes sont peintes en une ébauche tonale, nous pouvons ajouter quelques détails pour aider à définir plus précisément la figurine et constituer une sous-couche tonale qui nous guidera pour l’application des couleurs.
Ces éléments, tels que plis détaillés, bordures des ceintures, yeux, oreilles etc peuvent être peints en tons gris pour ajouter de la définition dès cette étape. Rappelez-vous toujours que les détails doivent être peints selon la valeur tonale de la zone que nous venons de créer et inclure la forme générale de l’ombre et de la lumière.
La règle des 75/25 n’est que ça, une règle générale, qui n’a pas besoin de toujours respecter ces proportions. Cependant, elle donne à l’artiste 75 % de la surface du plat pour travailler depuis les teintes les plus lumineuses jusqu’aux tons moyens et réduit les tons les plus foncés au minimum. Vous pourrez les changer quand vous serez plus en confiance et voudrez créer différents effets lumineux, but la règle des 75/25 est simple, pour le spectateur comme pour le peintre. La meilleure façon d’appliquer ce concept à vos plats est de commencer par une « étude grise » ou sous-couche tonale. Cela peut être fait ou bien en utilisant différents gris ou des bruns froids, ou, pour ceux qui peignent à l’huile, un burnt umber (terre d’ombre brûlée) très dilué. Cela afin de mettre en évidence le schéma de lumière et d’ombres, sans se préoccuper de la couleur. De même, à cette étape, c’est une bonne règle pour ne pas se soucier des détails, afin de se concentrer sur la répartition des ombres et lumières. J’aime travailler ici avec des gros pinceaux, ce qui me permet de travailler plus librement et évite de s’inquiéter des détails. Une caractéristique agréable de l’huile à cette étape est que vous pouvez jouer sur la frontière en y faisant glisser un vieux pinceau pour la déplacer un peu. Bien sûr, vous pouvez faire la même chose avec les acryliques, mais vous aurez à ajouter une couche de peinture pour faire évoluer la frontière. J’aime à penser qu’il est essentiel de créer une esquisse du schéma ombre-lumière, sans se soucier de la complexité de la couleur et des détails. Cela permet aussi un peu de créativité dans la peinture de l’éclairage et des ombres : votre pinceau est plus libre puisque les détails ne sont pas importants à cette étape. Plus tard, nous discuterons de la façon d’appliquer la couleur sur cette sous-couche totale et de préciser les détails. Lumière, ombre et forme Essayez cette simple expérience. Dessinez deux lignes parallèles sur une feuille de papier. Puis dessinez une ligne droite entre les deux précédentes lignes. Puis ombrer uniformément (pas trop sombre) toute la partie gauche, entre la ligne du milieu et celle de gauche. Vous voyez que ces trois lignes ont commencé à prendre la forme d’une longue boîte. Vous avez créé une forme avec des valeurs (de couleur, ndt) et coupé l’objet en deux aires de valeurs tonales différentes. Maintenant, assombrissez la partie ombrée, seulement autour de la ligne du milieu, et adoucissez la frontière constituée par la ligne du milieu. Vous avez ainsi transformé la frontière nette (ou « dure ») de la partie ombrée en une frontière floutée (« ou « douce ») ; de ce fait, vous avez transformé la boîte en quelque chose comme un tube, simplement en transformant les ombres. En fin de compte, vous avez créé une forme par une simple application de lumière et d’ombre, avec des limites dures ou douces ; c’est là l’essence de la création de formes avec la lumière et l’ombre. Comme nous l’avons vu, il est important de simplifier tout sujet complexe que nous cherchons à figurer avant de se tourner vers les détails. Même si notre nature de peintres de figurines nous conduit à nous concentrer sur les détails dès le début, ils devraient être gardés pour plus tard. C’est une transition difficile pour beaucoup d’entre nous, car nous passons beaucoup de temps, dans notre hobby, à travailler sur des détails très fins. Nous concentrer sur les formes simples des personnes ou objets que nous peignons nous permet de déterminer plus facilement les surfaces principales de lumière et d’ombre, des frontières dures ou douces, sans être désorienté par l’ajout de la complexité des détails, des plis, etc. Quelques-uns des formes simples communes que nous rencontrons sur les plats sont les sphères (telles que les têtes), les tubes (comme le torse, les bras et les jambes), les boîtes (comme les chargeurs), les boîtes rectangulaires (comme les chaussures ou les têtes de chevaux). Avec des frontières dures, nous pouvons simplement remplir l’espace avec la bonne valeur uniforme ; avec des frontières douces, nous devons déterminer où la zone ombrée va commencer et quelle forme elle prendra. Évidemment, avec un ovale comme une tête, l’ombre s’arrondit aux frontières de la sphère et sera douce au niveau des joues, comme l’ombre qui se forme à la surface d’un œuf. Puis sur cette forme, il y a des objets qui forment des frontières dures, qui correspondent à des éléments importants du visage, tels que le nez et même les lèvres (des objets dans les objets). Pour une jambe (un tube), nous pouvons penser en termes de long tube droit avec une ombre et une frontière comme celle vue avec le dessin à trois lignes. Voyons brièvement ce qu’il en est lorsqu’on avance ou recule un objet. Quand vous sentez que vous maîtrisez la segmentation de la figurine et le schéma 75/25 vous noterez que tous les objets sur la figure (je vous renvoie à l’article original pour les schémas, ndt) donnent l’impression d’être tous exactement alignés du point de vue de la perspective marquée par les ombrages. Mais en réalité, plusieurs objets sont soit en arrière soit en avant les uns des autres et nous pouvons de fait bouger des objets en arrière ou en avant sur un plat d’étain, simplement selon notre façon de les placer dans le schéma de lumière et d’ombre. Par exemple, sur le plat du « Garde du Corps » la jambe et le bras gauche de la figurine ont été peints de façon à ce qu’ils apparaissent en arrière. Cela a été fait en mettant plus dans l’ombre le bras et la jambe plutôt que de peindre chaque jambe avec le ratio 75/25. Tout point lumineux reçu ne pourrait provenir que de la lumière ambiante, ce que nous verrons plus tard. Une bonne leçon d’apprentissage est d’exercer votre main à un dégradé de gris sur un simple dessin, comme vous le trouveriez dans un livre de coloriage en utilisant des crayons de couleur. Expérimentez jusqu’à sentir que vous maîtrisez la ligne d’ombre et les formes et jusqu’à ce que cela prenne la forme voulue. Une fois que les ombrages basiques et les formes sont peintes en une ébauche tonale, nous pouvons ajouter quelques détails pour aider à définir plus précisément la figurine et constituer une sous-couche tonale qui nous guidera pour l’application des couleurs.
Ces éléments, tels que plis détaillés, bordures des ceintures, yeux, oreilles etc peuvent être peints en tons gris pour ajouter de la définition dès cette étape. Rappelez-vous toujours que les détails doivent être peints selon la valeur tonale de la zone que nous venons de créer et inclure la forme générale de l’ombre et de la lumière.