Un dernier effort peut contribuer à achever la mise en valeur de la pièce : la base. Elle est par défaut d'une teinte ocre teintée de blanc et de jaune. Il est intéressant d'animer cette teinte toute simple en évitant de la rendre trop uniforme. On peut notamment ébaucher l'ombre portée de la figurine, voire quelques petites pierres ombrées de raw umber. Dans certains cas, on peut faire dire quelque chose à ces derniers centimètres carrés. On peut y évoquer le sol sur lequel évolue le personnage :

• Les effets de carroyage sont assez simples à réaliser. On accentuera l'effet de perspective en exagérant la ligne de fuite (un peu à la manière des trompe l'oeil peints sur les trottoirs à la craie par des artistes de rue. On pourra ébaucher des effets de marbres sur les carreaux les plus importants,
• Un parquet n'est pas plus difficile à réaliser : les lattes seront bien sûr orientées dans le sens de la profondeur de la figurine, en exagérant également le point de fuite. On veillera à mettre en évidence leurs jonction et ajouter quelques traces de clous à leurs extrémités. L'effet bois sera obenu par un brossage, dans le sens du fil du bois, de burnt umber sur fond blanc ; leurs parties centrales sont éclaircies au jaune de Naples pour donner de la profondeur,
• Des pavages peuvent souvent accompagner des scènes extérieures : fond de raw umber avec une pointe de couleur neutre ; les pavés sont soulignés de neutre puis tapotés/frottés de blanc pur pour casser l'uniformité ...

J'ai essayé une fois d'ébaucher un décor sur les bases d'une série : en l'occurrence, une simulation de terre avec quelques heures folles. Ce ne fut pas une réussite, sans que je sois certain de la cause. La facture était-elle trop naïve alors que la sobre exposition encadrée sur fond noir appelle une autre sobriété (un autre chic ?) ... Ma réalisation était peut-être tout simplement mal réalisée ...
Je n'ai pas renouvelé l'expérience et je pense qu'il vaut mieux en rester à ce qui peut être dessiné, sans ajout de matière.

Pour les puristes, signalons que le graveur laisse sa marque sur la base. Des exégètes tiennent à jour la liste des poinçons. Je me garde de les limer, d'autant qu'ils sont souvent placés sur le côté que je ne peins pas ; réserve prudente (et peut-être illusoire) sur l'avenir de mes petites créations, dont de lointains descendants prendraient plaisir à retracer l'histoire ...