Mike Taylor
Partie 5, Peinture, section 12 : Couleurs utilisées dans les temps antiques (page 103)
(Auteur : Michael Taylor, traduction : Stéphane Coudert, avec l'autorisation de Mark Taylor).
(Le lecteur pourra également se reporter à deux articles écrits par Mike Taylor dans la revue "Figurines" :- n°103 : Les Dieux de l'ancienne Egypte,
- n°107 : La mythologie en plats d'étain.)
- Assyriens et Babyloniens
Vert foncé, bleu foncé, terre rouge, jaune d’or, vert foncé riche, ocre, prune, noir et pourpre (violet). Le pourpre véritable était très cher, et donc réservé aux sujets royaux et aux personnalités très riches. Il a également une grande variété de nuances. - Bretons et Gaulois
Cramoisi, pastel (un bleu verdâtre), brun, vert et noir pour les nobles ; les couleurs étaient plus ternes pour les classes inférieures. Bretons et Gaulois étaient connus pour leurs vêtements rayés ou à carreaux, et il a été dit que les Bretons portaient leurs rayures verticalement, alors que les Gaulois les portaient horizontalement – autour du corps. Les carreaux formaient souvent un patchwork de quatre ou cinq différentes couleurs. - Carthaginois
Jaune, noir et vermillon, mais plutôt en couleurs criardes. - Étrusques
Indian Red, noir, ocre, bleu-vert, blanc, brun et jaune crème. - Germains
Comme pour les Bretons et Gaulois, mais plus ternes. - Grecs
Violet-bleu, violet-rouge, rouge vin, jaune safran, ocre, vert pâle, indigo, brun clair, et jaune verdâtre. - Perses
Similaires aux Assyriens et Babyloniens, un rouge mat étant prédominant. Le pourpre était réservé à la royauté. - Romains
Gamme de pourpre depuis une teinte brune jusqu’à une nuance rouge (une fois encore, réservé aux nobles), brun, indigo (mélangé à la garance pour obtenir un simili pourpre et avec du safran pour un vert vif) et garance (depuis un rouge brunâtre jusqu’à un rouge clair) utilisée pour les tuniques des légionnaires de l’Empire.
Le bleu, par exemple, obtenu du lapis-lazuli (une pierre importante particulièrement prisée par les égyptiens) était considérée digne d’un Dieu. Ainsi la peau d’Amon était toujours de cette couleur, tout comme la coiffe et la barbe d’autres divinités mineures.
Pour les égyptiens, le rouge et le blanc étaient opposés : placés ensemble, ils exprimaient intégrité et perfection. Pendant les célébrations, ils peignaient leur corps d’ocre rouge et portaient des bijoux de cornaline rouge. Des sandales blanches, couleur de la pureté, de la joie et de la sainteté, étaient portées pendant les cérémonies du culte. La couronne blanche de la haute Égypte (bien que faite de jonc vert en fait) et la couronne rouge de la basse Égypte, étaient combinées et portées par le gouverneur unique de l’Égypte tout entière.
Puis il y a le noir, couleur du monde des défunts. Osiris était souvent appelé « le noir », mais en fait, c’était Anubis, Dieu de la mort dont la couleur était le noir. Le Dieu-patron de la nécropole de Thèbes, la reine Ahmes-Nefertari, était aussi représentée avec une peau noire, alors qu’elle n’était pas de descendance nubienne ou négroïde. Tout cela et beaucoup d’autres faits intéressants peuvent être trouvés dans l’ouvrage de Manfred Lurker « Les Dieux et les symboles dans l’ancienne Égypte », publié par Thames and Hudson. Bien entendu, ces informations s’appliquent aux sujets mythologiques, mais comme le quotidien et la religion des anciens égyptiens sont difficilement séparables (et toutes deux bien représentés en plats), les couleurs correctes doivent être adoptées le plus possible.