Serge Franzoïa : décors et bannières
Les peintures de Serge Franzoïa, avec celles de Mike Taylor, ont été décisives dans ma passion pour les plats d'étain. Pouvoir l'entendre commenter une figurine et glisser au passage quelques indications sur sa méthode est une véritable chance, à chaque exposition où je le croise.
En vrac, et de mémoire, je citerai notamment (et j'utilise là mes mots, en essayant au mieux de transcrire ce que j'ai retenu des siens) :
- Peindre un plat, c'est le rendre parfaitement compréhensible, au premier coup d'oeil ; chaque plan doit notamment être clairement lisible (qu'est-ce qui passe devant, qu'est-ce qui passe derrière),
- Une orientation constante de la lumière virtuelle qui éclaire l'objet est évidemment essentielle pour arriver à cet effet. A ce titre, observez ce geste caractéristique lorsqu'un membre de jury, par exemple, commente une pièce : il oriente un crayon dans le sens de l'éclairage, l'approche de la pièce, et évalue ainsi comment les ombrages doivent sculpter les volumes ; il est essentiel de marquer cette orientation et surtout de la marquer de façon constante,
- Marquer les contrastes, c'est marquer des ombres, parfois profondes. Le noir "sorti de tube" est tentant ; préférable est une ombre construite par des teintes qui assombriront avec nuance, sans éteindre une zone où l'on peut encore faire vibrer les couleurs sous-jacentes,
- A l'inverse, il est illusoire de vouloir peindre du blanc au dessus d'une couche sombre préalable, alors même que nous partions d'une sous-couche ... blanche. On bannit donc les couches colorées trop généreusement étalées et on est paresseux : chaque zone n'est peinte qu'une fois, avec sa bonne teinte à la bonne intensité.