Encadrer un plat d'étain

Nous avons à fabriquer :

  • le cadre et son verre : je suggère de confier cette phase à un professionnel ou d'acheter un cadre tout fait ;
  • le passe-partout qui peut être constitué de plusieurs couches, éventuellement biseautées qui lui donnent de la profondeur et permettent de jouer sur des motifs ou des coloris ;
  • la boite : elle sera démontable et inclut la plaque qui supportera les plats.

1- Dimensions extérieures du passe-partout C'est la composition qui détermine la taille de la boîte qui à son tour détermine celle du cadre.
La dimension extérieure s'ajuste à celle du cadre (diminuée d'environ 2 mm pour tenir compte de l'épaisseur de papier décoratif qui enrobera la boîte.
Pour une "grande" série (une trentaine de sujets), je trouve qu'un tour uniforme de 5 cm est élégant. Pour des sujets seuls de grande taille, 3 cm peuvent suffire. En général, nous fabriquons notre cadre "à façon" et nous pouvons donc dimensionner un tour uniforme.
Le premier réflexe est de centrer la fenêtre ; notez toutefois que les experts d'encadrement (de photos notamment) préfère mettre la même largeur en haut et sur les côtés, et laisser une partie basse (un "talon") plus large ; pour que ce soit beau, il faut que le talon soit assez nettement plus large : de l'ordre du double voire du triple. Pour en juger, je vous suggère de regarder le travail des photographes.

Par précaution, j'attends d'avoir le cadre sous la main pour ajuster les dimensions extérieures de ma boite et du passe-partout.
Il m'arrive de superposer plusieurs couches de passe-partout. Les deux peuvent être biseautés. On peut aussi constituer un dépassant coloré pour créer un liséré en harmonie avec la composition. Utilisez un carton épais (moins onéreux) dont vous enrobez les bords d'une bande blanche en papier encollé disponible dans tous les magasins d'encadrement ou de beaux-arts et peignez ce liseré en harmonie avec la composition.

Le passe-partout peut-être découpé en biseau au moyen de l'outil MAPED susmentionné. Il peut également être rehaussé d'illustrations, de motifs, ou de lignes décoratives en papier collé.

2- La boîte
Je la fabrique en carton plume noir de 5 mm. Pour les grandes séries, j'utilise pour la plaque de fond du contreplaqué (fin, un peu moins de 5 mm également) : à l'expérience en effet, pour des grandes séries impliquant une boîte d'assez grande dimension (plus de 30 cm), la phase humide de collage du papier décoratif fait tordre le carton plume, sauf à passer en 1 cm, ce qui accentue l'épaisseur de la boite.
La découpe se fait fermement avec un cutter de bricolage doté d'une lame neuve qui permet une découpe franche du polystyrène. Le vrai moyen d'obtenir une découpe parfaitement orthogonale reste néanmoins d'investir dans un outil de découpe MAPED (repère 1).
C'est un peu onéreux, mais il permet des découpes de qualité : découpe, collage, décoration, à chaque étape, le maître mot pour une belle finition est la netteté des angles ; achèteriez-vous un encadrement de biais ou avec un papier boursouflé aux angles ?
Dans tous les cas, la découpe se fait verticalement, du haut vers le bas, pour attaquer la coupe avec toute la force nécessaire. Faites attention aux bords des cartons : ils sont d'autant plus coupants comme du verre que vous aurez réussi votre découpe.

La boîte sera, sur chaque bord, de 3 à 4 cm plus large que la composition (repère 2):
  • une marge de 1 à 2 cm entre la ligne extérieure des sujets et le bord du futur passe-partout,
  • une marge (environ 2 cm) pour que le bord de la future boite disparaisse derrière le passe partout ; notez qu'un demi centimètre sera consommé par le collage du bord de la boîte.
Réserver la plaque découpée intérieure (repère 3) : elle est juste aux dimensions de la plaque de support des plats.

Je coupe des bandes de 1,5 cm de large qui constituent les côtés de la boite (repère 4 et photo ci-contre, en blanc pour mieux visualiser le collage des bandes).

Elles sont collées à la colle blanche, de même que le fond. Veillez à ce que les collages soient bien ajustés et perpendiculaires.
Il ne reste plus qu'à habiller la boite avec le papier décoratif choisi, y compris les retours intérieurs. Pendant le séchage, je pose un objet lourd à l'intérieur de la boite posée bien à plat pour éviter qu'elle ne se creuse en séchant.

3-La plaque de support des plats
Les figurines doivent être parfaitement positionnées et notamment bien alignées horizontalement ; les découpes doivent être nettes ; elles doivent être précises pour bien tenir la figurine contre la feutrine, sans colle. Je commence par reporter au crayon sur un papier Canson blanc l'implantation des figurines (position de chacune, largeur de la base). Je recouvre la plaque de feutrine noire (attention aux bulles d'air) et j'y épingle le Canson, qui me sert de patron pour donner un coup de cutter net à chaque emplacement de figurine : le trait doit être ferme, parfaitement vertical (ou, mieux, légèrement orienté vers le bas en profondeur, pour forcer la figurine à se plaquer contre la feutrine), pas trop profond pour ne pas percer la face inférieure de la plaque.

4- Montage final
La face arrière du cadre est habillée du même papier décoratif que la boîte. L'ensemble verre + passe-partout + boite est tenu en place par des "tournettes", petites pièces en laiton restant mobiles autour de leur vis de fixation, en vente dans les magasins de bricolages ou d'encadrement. Elles peuvent être légèrement déformées à la pince pour s'adapter à l'épaisseur de l'ensemble. On termine éventuellement par deux crochets et une ficelle (nylon ! Inusable dans le temps alors que le coton finit toujours par s'user: la chute est toujours bruyante, surprenante et navrante ...) ; on fixe le noeud en brulant le bout car sinon, il s'effiloche inexorablement ; attention quand même à ne pas trop insister : l'air de rien, ça s'enflamme vite.