Quel apport de la photographie à la peinture de plats ?

La photographie peut accompagner la peinture de plats à chacune de ses étapes :

  • Figurine brute
    Outre l'aspect purement documentaire, conserver une photographie de la pièce brute peut être intéressant ultérieurement pour revérifier comment un détail, qui nous aurait échappé, était initialement gravé. Il n'est jamais tout à fait impossible qu'une couche de fond localement un peu lourde, ou une accumulation de peinture, l'ait estompé jusqu'à le rendre incompréhensible.
    D’autant que la photo numérique permet des zooms rapides et plus confortables que les loupes.

    Certains croient pouvoir prendre des photos à cette étape en éclairant la figurine selon l’orientation de lumière qu’ils veulent simuler, afin d'aider leur peinture. Ce n’est peut-être pas complètement impossible ; néanmoins, le plat est … plat ; même habilement éclairée et contrastée, la photo ne montrera pas d’ombres portées très marquées. Par ailleurs, le métal reflète fortement la lumière et les reflets saturent vite l’image. Cette astuce ne coûte pas grand chose et on peut bien s'y essayer ; à mon sens, elle ne permettra pas de façon décisive d'améliorer l'indispensable compréhension de la figurine avant tout début de peinture.
  • Figurine en cours de peinture
    Ceux qui pratiquent les logiciels de traitement d’images regrette que la peinture n’ait pas la même faculté de gérer des historiques, permettant de tester des réglages de couleurs, de contrastes, d’intensité … tout en pouvant constamment revenir en arrière !

    Prendre des photos intermédiaires et tester ce genre de modification (notamment les contrastes et leur répartition sur la figurine) est par contre tout à fait possible et permet sans doute d’atteindre un niveau supérieur dans la maîtrise de la peinture. L'observation et la manipulation de la photo permet de changer de point de vue et d'affuter le regard que l'on peut imaginer du résultat final : personnellement, j'utilise de plus en plus cette méthode pour corriger ma difficulté à accentuer les contrastes. Je teste l'effet d'accentuations locales sur photoshop, je constate quels effets sont améliorés, puis je retourne à la peinture avec plus de confiance.
    Les outils à utiliser pour observer ces variantes peuvent être :
    - la luminosité et le contraste général de la pièce ; les niveaux peuvent avoir la même fonction,
    - le contraste local de certaines parties ; pour ce faire, on pourra utiliser l'outil "densité plus", "tons moyens" ou "tons foncés" selon ce que l'on cherche à tester (pinceau virtuel de taille adaptée ; exposition modérée, de l'ordre de 20%).

    La seule difficulté de l'exercice est de savoir s'astreindre à effectuer des prises de vue régulières et de bien référencer les photos prises, de façon à pouvoir facilement les retrouver et les manipuler. Prenez d'emblée de bonnes habitudes pour nommer vos fichiers en perspective de les mettre sur internet :
    - toujours tout en minuscule (en alternant majuscules et minuscules, vous risquez de ne pas bien rédiger plus tard les liens et ce sera difficile à détecter),
    - aucun accent,
    - le tiret du 6 ("tiret haut") pour séparer les mots (internet distinguera ainsi les mots, ce qui améliorera le référencement),
    - des noms de fichiers évocateurs, que les robots de référencement utiliseront pour améliorer leurs recherches.

  • Figurine terminée
    Bien entendu, photographier la figurine terminée permet d'en garder la trace lorsque l'on a prévu de se séparer de la pièce. Cela permet également ... de l'exposer sur internet (et j'en profite pour rappeler que je me ferai un plaisir d'illustrer mes propos par celles que vous aurez bien voulu m'adresser !)

    Quelques conseils sur la technique de prise de vue, qui peut nécessiter un peu de moyens pour être réussie :
    - une belle lumière blanche ; le mieux est de disposer de flashs. A défaut (et tout particulièrement si vous n'investissez que pour cela), il existe désormais des lumières continues en belles lumières blanches (led) qui peuvent tout à fait convenir,
    - un objectif adapté : un objectif macro est le meilleur choix pour un vrai bon « piqué » de la photo,
    - un pied pour assurer une parfaite netteté : à cette distance et avec cette précision, on bouge forcément. Le mieux est de disposer d'un déclencheur à distance car le simple fait d'appuyer sur le bouton peut faire bouger l'appareil. A défaut, l'astuce est d'utiliser la temporisation : vous la réglez à 5 secondes ; vous déclenchez ... et vous ne touchez à rien pendant que l'appareil prend la photo,
    - on veillera à éclairer la pièce de façon uniforme et sans créer de reflet (la peinture à l’huile est certes mate, mais il lui reste un rien de brillance qui peut se révéler sous la lumière du flash),
    - quelques rappels, sans vouloir refaire un cours complet de photographie : préférer le mode manuel au mode automatique, de façon à bien maîtriser l'éclairage ; un ISO bas (150 ou 200 asa par exemple) pour assurer un bon piqué ; nous n’avons pas besoin d’une grande profondeur de champ (un seul plan à rendre net, sauf pour les pièces en diorama), et nous pouvons donc choisir une grande ouverture (et donc une petite valeur : f2,8 si possible ou juste au-dessus, 5,6 ou 8) ; et une vitesse suffisante pour assurer un bon éclairage. Ne cherchez pas à tricher avec l'éclairage : on ne corrige pas, dans notre cas, une mauvaise lumière par une grande ouverture. Préférez en outre une lumière blanche (ou la lumière du jour) à une lumière jaune : vous n'arriverez pas, sauf à travailler sur les fichiers bruts, à en corriger la balance de blancs,
    - placez-vous au plus près de la figurine selon les capacités de votre objectif : l'important, c'est elle, le reste sautera au recadrage ; inutile donc d'y consacrer des pixels ...

    - veillez à photographier parfaitement dans le plan de la figurine (le plan du capteur de l'appareil, c'est-à-dire son "dos", doit être parfaitement parallèle à celui de la figurine). Sinon, vous créerez une déformation, peu visible sans doute en 30mm, mais criante sur les plus grandes pièces. Elle est rattrapable sur photoshop (outil "sélectionner tout" puis "édition-transformation", "perspective" ou "déformation"), mais c'est fastidieux et le résultat sera toujours moins net que celui d'une bonne prise de vue. D'autant qu'il suffit juste d'y faire attention lors de l'installation de l'appareil et de la pièce : attention notamment à ne pas se contenter de poser la pièce sur un mini-chevalet sans corriger d'autant le parallèlisme de l'appareil !
    Observez vraiment ce point, car la seule visualisation de l'image au dos de l'appareil ne permet pas toujours de se rendre compte d'une déformation si on ne la cherche pas surtout lorsque nous sommes prioritairement attentifs au cadrage et la lumière.

    - un post-traitement est souvent nécessaire : la seule chose que je traite sur la figurine elle-même, c’est la balance des blancs, qui lui redonne ses vraies couleurs si la prise de vue les a altérées (en général en les jaunissant). Le mieux est de travailler à cette étape sur les fichiers bruts (raw, .nef chez Nikon) et de disposer du logiciel nécessaire (photoshop, lightroom par exemple).
    Pour les présentations sur fond noir, il est indispensable d'approfondir le noir et de gommer toutes les petites poussières que la lumière aura révélées : c’est un travail forcément un peu long et délicat. J'utilise l’outil « densité + » ou équivalent avec le paramètre "tons foncés" (qui permet d'attaquer les parties foncées sans altérer les zones colorées et éclairées de la figurine), au moyen d’un « pinceau » virtuel adouci (dureté 80%), dont on adapte progressivement la taille, sur l’ensemble du pourtour de la figurine. On n'oubliera pas les interstices, par exemple entre les jambes ou les pattes de chevaux. Surtout, on n'utilisera pas de pinceau noir opaque, qui créerait des nuages disgracieux et qui surtout exigerait un détourage complexe de la figurine.