Mike Taylor
Partie 5, Peinture, section 1 : Équipement (page 71)

(Auteur : Michael Taylor, traduction : Stéphane Coudert, avec l'autorisation de Mark Taylor).

Les collecteurs déjà expérimentés en peinture de rondes-bosses auront probablement l’essentiel de l’équipement nécessaire pour peindre des plats. Si par contre vous êtes un complet débutant, un effort financier considérable sera nécessaire. Je mentionne ce point simplement pour prévenir les novices contre un possible choc au moment d’acquérir le matériel pour la toute première fois, car le matériel d’artiste est très cher. Mais considérez-le comme un investissement – pensez à toutes ces jolies figurines que vous allez transformer en œuvres d’art miniatures ! En outre, il est important que n’achetiez que les meilleurs pinceaux et les meilleures peintures disponibles, pas seulement parce ce que notre activité le demande, mais aussi parce que faire autrement serait une fausse économie.
Les pinceaux constituent le premier point d’attention et le plus important : les meilleurs sont les Winsor et Newton série 7 (sortie courte) en martre, dans les tailles 1, 0, 00 et 000. Il est essentiel que la pointe en soit parfaite, ce qui doit être testé en magasin. Trempez simplement le pinceau dans de l’eau propre et tapotez doucement les poils sur un point. Si les poils fourchent (se séparent), le pinceau est de qualité inférieure et doit être rejeté. Tout magasin d’art honorable aura un récipient d’eau à portée de main dans ce but et le vendeur ne doit pas se plaindre si plusieurs pinceaux sont essayés. Assurez-vous également que les pinceaux de martre sont vendus avec le cylindre de plastique de protection, car il protégera la pointe du pinceau entre deux usages. Les pinceaux en poils d’écureuil vont aussi se révéler d’un intérêt inestimable : ils ont des pointes très douces, touffues, idéales pour les mélanges. Achetez deux de ces pinceaux, en petites tailles – ils ne sont pas chers.

Les huiles d’artistes Winsor et Newton sont, de l’avis de beaucoup, les peintures les plus fines du marché anglais et elles sont utilisées par la majorité des peintres de plats. Elles mettront ceux qui sont expérimentés en matière de mélanges de couleurs dans un grand embarras de richesse, car presque toutes les couleurs concevables peuvent être achetées en tube. Une autre gamme de peinture très fines est la gamme « Rembrandt » par Tallens. Ces peintures hollandaises se confirment être très populaires parmi les passionnés de figurine et son de la plus haute qualité. Plus de 100 couleurs sont disponibles et, si elles ne sont toujours en stock dans les magasins d’arts, on peut souvent les trouver lors des salons de modélisme. La commodité prévaut souvent sur l’économie et, invariablement, les peintres achètent plus de peinture qu’ils n’en ont besoin. Quelles couleurs on achète, et combien, sont des décisions qui dépendent vraiment des intentions de chacun en matière de mélange, mais à partir du moment où les couleurs primaires (plus le noir et le blanc) sont incluses, cela n’a pas vraiment d’importance. La section suivante (notes sur la couleur) a été incluse pour assister les débutants sur tout ce qui concerne la couleur.
Il peut également être intéressant de savoir que durant mes 12 ans de peinture de plats, ma propre palette est restée quasiment inchangée.
Elle comprend (Je conserve les dénominations anglaises pour éviter tout quiproquo ; les tubes indiquent toujours la couleur en anglais, en sus du français, NdT) les teintes Scarlet Lake, Indian Red, Chrome Orange, Chrome Yellow, Ochre, Prussian Blue, Cobalt Violet (Hue), Burnt Umber, Sap and Winsor Greens. S’y ajoutent Flake, Zinc et Titanium Whites (soit trois variétés de blanc, NdT) et deux noirs : Ivory et Lamp. En réserve, mais très rarement utilisés, Cadmium et Naples Yellows (soit deux variétés de jaune, NdT), Cerulean et Cobalt Blues (deux variétés de bleu, NdT), plus un (Red Shade) Mauve (soit un mauve aux ombres rougeâtres, NdT).

Le choix de chacun en matière de médium à peindre dépendra de l’aspect désiré pour la figurine achevée – mate, brillant ou soyeux (satinée, NdT) – et la seule façon de le découvrir est d’expérimenter. Le Liquin et l’opal medium (médiums Winsor et Newton, NdT) (ce dernier pour les effets mats) sont considérés comme de bons médium pour tous les usages. Certains peintres mélangent un médium avec de l’essence térébenthine ou du white spirit ; d’autres, comme moi-même, utilisent directement du white spirit, qui donne à la figurine une finition mate. Il est vendu en grandes bouteilles dans les magasins de bricolage, est bon marché et sert aussi à nettoyer les pinceaux. Quoi que vous fassiez, n’achetez jamais d’huile de lin ou de térébenthine clarifiée dans les magasins d’art : ils les vendent en très petites bouteilles à très haut prix, et seront de peu d’usage.

Les débutants auront également besoin d’une palette – une surface sur laquelle mélanger les peintures – et sa qualité n’est pas importante. Vous pouvez acheter des palettes traditionnelles en bois, ou des palettes pelables en papier, ce qui évite le nettoyage. L’alternative, pour éviter encore une dépense, est de mélanger les peintures sur un morceau de verre, de marbres ou de tout autre matériau non absorbant. Un couteau à palette est également utile : même si le mélange sera effectué en minuscule quantité en utilisant la pointe d’un pinceau, un couteau est pratique pour racler la peinture inutilisée. Néanmoins, on peut en épargner l’argent en empruntant un couteau flexible de la cuisine. En même temps, on subtilisera le reste du rouleau de papier essuie-tout qui sera très utile pour tester les couleurs et nettoyer les pinceaux.

Pour finir, un mot à propos du soin et du nettoyage. Des conditions de travail propres et rangées inspirent souvent un travail net ; donc gardez votre atelier et votre équipement en bon ordre. Assurez-vous que vos tubes de peintures sont toujours propres et que leurs bouchons sont bien vissés quand ils sont stockés pour une longue période. Les pinceaux ne dureront pas toujours, mais leur durée de vie peut être allongée si on les garde propres quand on ne les utilise pas, et si leurs pointe sont sauvegardées à tout moment en les rangeant verticalement dans une boîte à l’écart de tout désordre. Plus encore, quand les pinceaux deviennent vieux et usés, ne les jetez pas : il peuvent être d’une grande utilité pour peindre des sols dans les dioramas. Chercher son matériel d’art est du temps bien dépensé – et souvenez-vous, à l’inverse, de ce qu’il vous coûte !