Mike Taylor
Partie 5, Peinture, prologue (page 70)

(Auteur : Michael Taylor, traduction : Stéphane Coudert, avec l'autorisation de Mark Taylor).

Les plats d’étain peuvent être peints avec plusieurs types de peinture : enamel (« émail » si l’on traduit ; comme expliqué précédemment, je garde le terme anglais couramment utilisé par les peintres, NdT), gouache, acryliques et huiles : toutes ont connus de grands succès. Néanmoins, les huiles donnent les résultats les plus gratifiants, soulignés par leur énorme popularité actuelle.
Il y a deux sortes d’huiles : « pour artistes » ou « d’étude ». Malheureusement, beaucoup d’aspirants peintres ont été découragés par le terme « artiste », supposant que cela que ce terme les dépassait, les excluait. « Huiles d’artiste » opposé à « huiles d’étude » implique seulement une qualité plus fine de pigment et est simplement utilisé pour distinguer deux gammes de peintures. En fait, les huiles sont les peintures les plus faciles à utiliser sur des plats : elles sèchent lentement, laissant du temps pour les changements et les corrections, et elles peuvent être mélangées et recouvertes facilement. Pour ces seules raisons, elles sont idéales.

Un mot concernant la « pensée abstraite ». Ce terme sera fréquemment utilisé par la suite et doit être explicité. Beaucoup d’artistes affirment qu’apprendre à dessiner, c’est apprendre à voir, et la même chose s’applique à la peinture de plat. La capacité d’observation est la clef de toute peinture réussie. Plus on observe, questionne et analyse certains effets, plus on comprend leurs principes de base, par exemple pourquoi les choses arrivent et comment elles apparaissent. Cette information, et une compréhension des effets visuels, sont stockées dans le subconscient et, au moment de les peindre sans référence, sont libérées au travers de la pensée abstraite, permettant de résoudre le problème instinctivement. L’observation est la pierre angulaire de toute peinture créative et, même s’il est vrai que les limites du plat (dans une certaine mesure) limitent l’expression personnelle, cela ne devrait pas empêcher les peintres d’exprimer ce qu’ils voient de leur propre point de vue. Il est vrai aussi que, lorsqu’ils travaillent dans le minuscule périmètre de la figurine elle-même, les peintres sont restreints à un conformisme discipliné. Cela ne doit cependant pas avoir d’effet dissuasif, car la limitation aide souvent à atteindre la perfection technique.

Différentes techniques peuvent être appliquées à la peinture de figurine, mais il doit être souligné qu’il n’y a pas une unique méthode correcte pour peindre un plat. Visitez n’importe quelle exposition de modélisme et vous verrez des figurines qui révèlent une variété de technique, couramment toutes d’un mérite considérable. Chaque peintre a sa façon propre de faire les choses ; ce qui convient à l’un (ou l’une) peut ne pas convenir à l’autre, mais la connaissance de plusieurs méthodes sera utile à tout le monde.
Les débutants doivent aussi garder à l’esprit qu’une bonne technique ne peut pas être acquise du jour au lendemain – elle ne vient qu’avec beaucoup de pratique – et que des désastres peuvent se produire, même chez les peintres les plus accomplis et les plus expérimentés.
Les domaines auxquels ces techniques variées s’appliquent sont nombreux et exigent chacune des discussions. Les sections suivantes couvrent les plus importantes et fournissent un mode d’explication des différentes techniques. Ce sont les méthodes que j’utilise personnellement et elles ne doivent absolument pas être considérées comme absolues. Cependant, en les utilisant comme des guides bruts, vous serez capables de développer vos propres techniques et, avec elles, votre personnalité et votre satisfaction. Si vos premières tentatives ne sont pas réussies, que cela ne vous dissuade pas ; la peinture de plat est destinée à être une récréation, et donc, prenez-y du plaisir et souvenez-vous que sans frustration, il n’y a pas de créativité !