Une première bannière du triomphe de Maximilien

Cette première bannière de l'époque tardive du Saint-Empire romain germanique ouvre l'exploration, sans doute de longue haleine, d'une période de l'histoire mouvementée et d'une iconographie colorée. Du coup, j'ouvre une page que je ferai vivre au fur et à mesure des peintures.
Saint Wikipédia satisfera toutes les curiosités concernant l'histoire du Saint-Empire romain germanique et de ses empeurs vedettes, Maximilien 1er ou Charles Quint.
Je dois bien avouer avoir quelques difficultés à suivre longtemps les péripéties de cette longue période de l'Histoire européenne. Par contre, j'en fais le prétexte à poursuivre en Allemagne mes voyages pour Kulmbach : plus concrête, l'Histoire en devient aussitôt bien plus facile à comprendre. Pour finir d'allécher les néophytes, je précise qu'elle commence au moyen-âge pour s'achever avec Napoléon et l'État libre de Bavière, où l'ambigu Empereur français est clairement un héros...

En matière de figurines, cette époque offre deux belles opportunités : des bannières somptueuses et des lansquenets aux costumes exubérants.
Internet fourmille de références sur cette période. Néanmoins, ma référence pour les bannières sera le "Triomphe de l’empereur Maximilien", qui constitue une source de première main et suffira à lui seul pour plusieurs années de peinture.
Dans la vraie vie, il s'agit d'un album manuscrit sur vélin rassemblant des miniatures du cortège de l’empereur Maximilien Ier. Il est conservé à la Bibliothèque nationale d’Espagne et aurait été réalisé à la demande de l’archiduc Albert d’Autriche. Il rassemble des copies de dessins qui auraient été réalisés, excusez du peu, par Dürer et Albrecht Altdorfer pour le compte de l’empereur.

Ce qui nous intéresse surtout, c'est que ce catalogue se trouve sur le site internet de la BNE.
Une recherche par "Triunfo del Emperador Maximiliano" nous fait accéder au catalogue complet, et nous n'avons alors que l'embarras du choix. Je ne m'en priverai pas ! Pour cette fois, mon choix s'est porté sur cette bannière (la deuxième en partant de la gauche).

Pour ce qui concerne la figurine, celle-ci est extraite du magnifique catalogue de Jean-Jacques Mineur, éditeur (Privatherausgeber von Zinnfiguren !) à Achern. Elle fait partie d'une vaste et magnifique série acquise à Kulmbach. Je ne lui connais pas de site internet... Elles sont vendues dans ces adorables boites de carton qui font tout le charme des plats d'étain dans la grande tradition. Je vis chaque fois comme un privilège de rencontrer ces artisans érudits et de pouvoir enrichir, pour des sommes finalement dérisoires, une collection riche d'Histoire, d'art et de fantaisie.

Pour ce qui est de la peinture, les deux points d'attention sont la bannière et l'armure :
  • La bannière :
    - je m'exerce à dessiner les motifs de la bannière sur un gabarit de papier. Cela permet de mieux saisir les proportions et évite d'improviser plus tard, au risque d'alourdir la peinture,
    - sur un apprêt blanc bien, je dessine très légèrement au crayon les grands repères des motifs,
    - enfin j'entame la peinture en évitant toute superposition de couches inutiles et en préservant les zones claires, notamment les zones blanches,
    - il faut veiller à mettre en lumière le plus tôt possible la représentation des plis du tissus et ne pas hésiter à les forcer, dans les clairs (jusqu'au presque blanc) comme dans les ombres. Ce sont ces plis qui animeront la bannière de façon décisive et mettront ses motifs en évidence.
  • L'armure :
    - là aussi, il faut particulièrement veiller à préserver les blancs. On pourra se permettre quelques rehauts, mais le mieux est d'éviter tout ce qui peut venir empâter la peinture à si petite échelle,
    - l'aspect métal suppose de bien travailler les transitions : certaines doivent être abruptes, contrairement à nos habitudes de fondus,
    - on peut finir par un jus qui viendra donner une teinte aux zones ombrées, aux couleurs de l'environnement.

Médaille d'or, Montrouge 2022.