Kulmbach, édition 2017

L'édition 2017 de Kulmbach a été pluvieuse et plutôt fraîche. Mais l'essentiel, bien sûr, était à l'intérieur.
La bourse, toujours aussi riche et sympathique, m'a permis de très belles acquisitions : je complète la page "liens" de quelques adresses glanées au cours de mes achats. De nombreux artisans n'ont cependant pas de site ; c'est tout le charme du plat, et c'est ce qui rend le déplacement à Kulmbach si intéressant. J'ai même trouvé, sur l'un des stands qui relevaient vraiment de la catégorie "braderie", une ancienne série suédoise absolument charmante et d'une qualité de gravure incroyable ; elle aura justifié à elle seule le déplacement. Si l'organisation d'un tel voyage vous inquiète (la Bavière au coeur du mois d'août ??) et vous fait reculer, n'hésitez pas à m'interroger : je saurai vous rassurer et vous proposer quelques bons plans qui permettront de préparer votre voyage pour 2019.

L'exposition/concours était modérément fournie en nombre de pièces ; ce n'est pas inhabituel à Kulmbach, où la bourse reste l'événement majeur.
Mais parmi les plats présentés, il y avait vraiment la crême. Je vous en présente quelques courtes galeries : j'ai retenu les meilleures pièces, sans reprendre celles qui avaient déjà été présentées à d'autres expositions. Je n'ai pas repris non plus les quelques plats de résines façon manga qui persistent à se répéter dans les expositions (avec l'assentiment malheureux des juges ; ils font ce qu'ils veulent, moi aussi) mais qui sont ignorés dans les rayons plus authentiques de la bourse.

Quelques pièces "classiques" tout d'abord. On ressort de Kulmbach avec la certitude claire que le 30mm et ses longues séries historiques continue à constituer le coeur palpitant de l'univers des plats. Or on ne voit plus guère ces séries en concours, depuis les dernières créations de Speranza. C'est bien triste, et peut-être inquiétant : si ces séries ne sont plus mises en valeur, on peut raisonnablement s'inquiéter de leur pérennité au-delà d'un cercle qui risque de se réduire. On peut comprendre les peintres : leur réalisation est un défi de très longue haleine ; s'il n'est pas remarqué et distingué, ils risquent tout naturellement de privilégier les très belles compositions de plus grandes échelles qui leur sont proposées, ou, au mieux, de courtes présentations des 30mm les plus spectaculaires. Qui sait où cela peut mener ...

Mes pièces préférées de cette exposition : on touche là à quelque chose d'autre, une lumière extraordinaire et une justesse des tons qui donnent une vie exceptionnelle à ces pièces ; vous noterez comment la maîtrise des détails ne vient, finalement qu'en troisième position ; c'est d'abord la lumière qui capte l'attention. Mon prochain défi sera de parvenir à interviewer leur auteur.

Il y a eu aussi de très belles pièces dans des factures plus classique. Quand j'écris "classique", tout est relatif : il y a quand même parmi elle un nouvel éléphant de Daniel Canet. Son caparaçon est d'une subtilité inégalée et complète les volutes auxquelles il nous a "habitué" (s'habitue-t-on jamais tout à fait ??) avec une grande délicatesse.

Il y a eu Greg di Franco, avec un diorama surprenant : de taille relativement modeste, il cachait bien son jeu, jusqu'à ce que l'oeil se trouve happé par l'ambiance qu'a su y mettre l'auteur, avec une grande économie chromatique, mais un sens de la lumière extraordinaire.

Le moyen-âge a été très joliment représenté. Une scène de mariage était notamment présentée de manière tout à fait charmante. La peinture sublime la lumière ; pour être franc, j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'une autre pièce de G. di Franco.

Aller à Kulmbach, c'est retrouver pleinement l'authenticité du plat d'étain, et son échelle de prédilection : le 30mm :
  • Il y a de belles vignettes : lorsqu'elles rencontrent le peintre qui sait les faire pleinement exister, le résultat est magnifique, comme en témoignent les meilleures pièces de l'exposition 2017 ou encore les pièces peintes par les extraordinaires artistes de Detlef Belaschk.
  • Il ne faudrait pas non plus oublier les univers de plats plus proprement allemands, "fensterfiguren" ou "vitrinenfiguren", qui servent d'objets de décoration à pendre, pour Noël ou Pâques,
  • Mais, décidément, le 30mm reste la référence, l'échelle où toute l'histoire humaine, comme ses plus grands mythes ont trouvé à s'exprimer,
  • Pour les plus grands fans de la tradition, le top du top reste la boite-diorama, qui exploite pleinement tout le potentiel des plats d'étain. Elles relèvent de talents complémentaires à celui de la seule peinture...

J'en reste pour ma part au plat sur fond noir. Mais en me concentrant, décidément, sur les séries en 30mm. Après avoir pas mal erré et exploré d'autres territoires, 2017 devrait ainsi être une forme de retour aux sources.
Rendez-vous pris pour 2019, avec, espérons-le, un climat plus estival !