Hommage à Michael Taylor

Le fils de Mike Taylor a bien voulu m’autoriser à fournir ici une traduction française des pages techniques de l’ouvrage édité en 1995 « The art of the flat tin figure ». Je le remercie infiniment pour la confiance qu’il me fait, et pour l’énergie qu’il déploie pour mettre à disposition de tous l’héritage artistique de son père. Chacune des traductions leur sera un hommage. [...]

Partie 4, Chapitre 6- Couche d’apprêt et sous-couche (page 66)

Mike Taylor nous explique comment, à l'issue du nettoyage de la figurine, il pose les sous-couches, éventuellement colorées, préalables à la peinture à l'huile. [...]

Partie 5, Peinture, prologue (page 70)

Mike Taylor introduit ici les chapitres consacrés à la peinture de plats. Il insiste également sur le fait que l'académisme propre à l'exercice ne mène ni à une pratique, ni à des résultats uniques. [...]

Partie 5, Peinture, section 1 : équipement (page 71)

Un court chapitre sur l'équipement de tout peintre de plat.Mike Taylor rappelle tout l'intérêt d'acheter des produits de très haute qualité ; quelques astuces et un peu d'attention leur permettront néanmoins de durer, et de devenir ainsi de bon investissements. [...]

Partie 5, Peinture, section 2 : notes sur la couleur (page 72)

La théorie des couleurs est un vaste ensemble qui repose sur une littérature et des techniques abondantes. Il est extrêmement intéressant (et utile !) de s'y pencher. A la clef, une meilleure maîtrise des couleurs, une palette harmonieuse ... et des économies car bien manipuler les couleurs évite d'acheter trop de tubes. [...]

Partie 5, Peinture, section 3, Mélanger et fondre (page 75)

Avec cette section, Mike Taylor accède au coeur du sujet : la manipulation de la couleur. Dans sa consistance comme dans la technique de fondu, il aborde les fondamentaux de l'exercice de peinture. Il est étonnant de constater qu'on continue à apprendre de ses conseils, même après une pratique relativement soutenue. Il va droit au but, mais avec une densité de conseils qu'on ne finit jamais de confronter à la pratique. [...]

Partie 5, Peinture, section 4, Lumière et ombre (page 78)

La caractéristique de la peinture de plat est qu'elle doit simuler et renforcer l'illusion du relief en travaillant sur les lumières, selon des techniques relevant du trompe-l'oeil. Maîtriser l'éclairage et l'ombrage est donc un point fondamental. Mike Taylor nous livre les clefs pour aboutir à une peinture à la fois contrastée et équilibrée. [...]

Partie 5, Peinture, section 5 : Ombres projetées (page 82)

Avant de revenir plus précisemment sur certaines étapes de la peinture, Mike Taylor nous livre quelques remarques essentielles sur les ombres portées, qui contribuent en grande partie à l'effet de relief. [...]

Partie 5, Peinture, section 6 : Les tons chair (page 84)

Aucune marque de peinture à l'huile ne fourni de teinte chair satisfaisante. Elles sont toutes à éviter. Par ailleurs, nous n'aurons pas que le type caucasien à représenter, tant les plats ont exploré des peuples et de leur Histoire. Il est important d'en bien maîtriser les différentes teintes de peau ... [...]

Partie 5, Peinture, section 7 : Peindre un visage (page 87)

Notre oeil est conditionné pour chercher des priorités dans ce qu'il voit. L'expérience du chat de Cheshire montre que dans le visage lui-même, nous avons nos priorités (les yeux, la bouche). Même en 30mm, il est donc important de maîtriser la peinture des visages. [...]

Partie 5, Peinture, section 8 : Peindre les détails (page 89)

Mickael Taylor nous emmène toujours plus loin dans la précision. Si le plat peut trouver intérêt à conserver un certain flou lorsqu'il contribue à un vaste diorama, les détails trouvent toutes leur justification sur les pièces présentées seules. [...]

Partie 5, Peinture, section 9 : Peindre les métaux (page 92)

Il est désormais acquis que le plat d'étain est toujours plus élégant avec une peinture des métaux simulée. Mickael Taylor brosse néanmoins une description des autres techniques possibles et terminent en illustrant comment réussir un effet métallique crédible, sans peinture métallique. [...]

Partie 5, Peinture, section 10 : Peindre les chevaux (page 97)

Les chevaux sont omniprésents dans les plats d'étain. Mike Taylor nous livre une classification qui permet d'aboutir à leur peinture réaliste. [...]

Partie 5, Peinture, section 11 : Glacis et transparence (page 100)

Les glacis permettent d'enrichir les tonalités et de créer des effets de transparence. Ces effets ne sont pas si difficiles à réaliser qu'on pourrait le croire. Comme toujours, il faut d'abord observer.[...]

Partie 5, Peinture, section 12 : Couleurs utilisées dans les temps antiques (page 103)

L'univers du plat d'étain a exploré de façon souvent talentueuse les civilisations antiques. Elles sont agréables à peindre mais s'appuie sur une palette de couleurs en rapport avec leurs capacités techniques et leurs croyance. Mike Taylor nous propose quelques pistes pour éviter les anachronismes.[...]

Lexique

Au fur et à mesure de la traduction de l'ouvrage de Mike Taylor, je croise certains termes (primer, enamel, ...) qui sont désormais utilisés sans traduction dans la pratique quotidienne des peintres. Pour en fixer clairement le sens et pour vous permettre d'aborder plus facilement d'autres lectures en anglais, je vous en propose un court lexique destiné à être régulièrement complété. [...]

Galerie : "Féérie"

Mark Taylor, le fils de Mike, a bien voulu me confier quelques photos des créations de notre maître à tous. Qu'il en soit infiniment remercié. En l'occurrence, 26 pièces d'une grande douceur illustrant le petit peuple de féerie [...]

Les sources techniques

Plat d'étain Mike Taylor
Les sources techniques spécifiques aux plats sont relativement peu nombreuses :

  • L'incontournable livre du regretté Mike Taylor, très complet (en anglais, dont je propose une traduction dans les ateliers),
  • Les revues spécialisées, et notamment le n°67 du magazine Figurine qui présente le plus long article dont j'ai connaissance (peinture de Gianfranco Speranza, "Bonaparte aux pyramides"). Non seulement il est intéressant pour ce qui concerne les recherches bibliographiques préalables et quelques techniques de peinture ; mais les photos sont surtout extrêmement motivantes car elles montrent le niveau de détail et de qualité qu'il est possible d'atteindre ; si lui l'a fait, pourquoi viserions-nous une cible inférieure ? Magique. Et dans un style pourtant qui lui est propre : comme quoi l’académisme un peu forcé des plats n’exclut pas le style.
  • Je ne connais que deux sites internet tenus à jour, tous deux en anglais ; j'en recommande la visite (voir la rubrique "Liens"). Et j'ajouterai bien volontiers ceux dont vous voudrez bien me signaler l'intérêt.
  • De nombreux ouvrages d'art graphique traitant du trompe l’œil, par exemple chez Dessain et Tolra, peuvent également être utiles. L’observation de toutes les œuvres en « grisaille » (peinture monochrome en trompe l’œil) est extrêmement formatrice ; mes premiers maîtres en peinture faisaient d’ailleurs réaliser des exercices dans ce style, avant même d’attaquer la moindre figurine.
  • L'observation attentive des plats en expos/concours est la meilleure source d'inspiration. Tout ce que je peux vous souhaiter, c’est de voir un jour un vrai Mike Taylor : la lumière semble littéralement en irradier. Bien sûr cela n’enlève rien aux autres grands : Serges Franzoïa et sa technique parfaite ; Catherine Poisson dont la perfection a quelque chose de calligraphique (un peu kitsch parfois, mais c’est tellement parfait !)
    Il est souvent difficile d'en garder des photos qui pourraient pourtant nous être bien utiles (éclairage souvent insuffisant, reflets divers, difficultés à poser son appareil ...) ; j'essaierai (rubrique Gallerie, retour d'exposition) de mettre en ligne les meilleures photos que j'aurai pu me procurer ; je suis preneur, bien entendu, de toute contribution qui pourra venir compléter ce recueil.
  • Les tableaux figuratifs, de toutes les époques, sont également riches d'enseignements ? Les peintres des 18ième et 19ième siècles notamment sont tous à observer dans leur maîtrise des plissés, des rendus de matière ou de l'ombrage, y compris zénithal, qu'ils avaient découverts bien avant nous. Sans doute faut-il en développer une analyse systématique :
    - les plis de tissus, tombants ou contraints par les postures,
    - les visages,
    - le métal, toujours traité en « MNM » (metal no metal) ; on y observera notamment la maîtrise des contrastes violents qui imposent les reflets et la touche finale indispensable des rehauts blancs, qui donnent vie à l’ensemble.
    - plus généralement, tout ce qui contribue à donner de la profondeur à la composition et notamment les contrastes, les ombres portées, ou la lumière qui tourne sur les formes, la ligne claire qui vient souligner l’arrière des parties ombrées et qui en rehausse le volume ...
De façon générale, il ne faut avoir aucun complexe à se référer à des modèles : seuls de grands dessinateurs, qui ont acumulé une énorme expérience, peuvent dessiner de tête. L'atelier "visage" aborde ce point : nous avons le plus souvent besoin de modèles pour exprimer toute la complexité et l'exactitude de ce que nous cherchons à représenter.

Quoiqu’il en soit, si ces sources sont indispensables pour progresser, elles ne remplacent pas une parfaite compréhension de chaque figurine dont nous engageons la peinture. Bien peindre un plat, c’est bien le comprendre, pour parfaitement le faire comprendre.

De la peinture en général et celle des plats en particulier

Notre part de création se réduit à la peinture. Il ne sera que cela :
- si l’on recopie les plats déjà peints par d’autres,
- pour les plats inspirés de tableaux : quelqu’un a fait du tableau original une sorte de bas-relief en miniature sur lequel il s’agirait de recopier le tableau original. Gentil délire : la Joconde en plat (de résine en plus, même pas d'étain), ça peut être un joli produit dérivé, mais il faut assumer ...
Cela n’est pas totalement sans intérêt : les plus grands peintres ont fait leurs gammes en copiant d’abord les maîtres. Et cela n’enlève rien à la qualité technique du travail. Mais cela ne doit avoir qu’un temps. Les peintres de tableau le savent bien : l’œil humain est impitoyable pour détecter qu'il s'agit d'une copie : la reproduction parait plate, sans saveur ; si l'on essaye de comprendre pourquoi, on finit par voir des détails infimes qui trahissent la copie (une forme pas tout à fait exacte, un aplomb bancal, des ombres approximatives, un regard incertain, des reflets incohérents ...).
Apprendre d'un tableau, c'est comprendre le chemin qu'a fait l'artiste pour interpréter le réel ; et le mieux, c'est de recréer sa propre interprétation. Au-delà de l'apprentissage élémentaire, je déconseille donc de peindre d'après copie "2D".
A cette condition, la peinture de plats devient un art d’interprétation, tout comme un musicien interprète une partition, et un tireur photo interprète un négatif (ou un fichier numérique).
C'est cela qui me semble donner son sens à cette catégorie de figurine et c'est là que je puise personnellement l'énergie de me dépasser à chaque pièce. Le "Bonaparte aux pyramides" de G. Speranza n'est pas celui de J.P. Duthilleul, chacun y ayant mis une part irréductible de lui-même.